"Il est de nouveau libre...il leur a échappé."

Je viens de finir Coeurs perdus en Atlantide et une fois encore mes pensées se tournent vers la Tour...

Mais quelle superbe fresque que ce roman en lui-même! Sous la plume de King, les sixties (re)deviennent cet Atlantide à jamais perdu.

Pourquoi nous étions au Vietnâm? Qu'avons-nous fait de notre "crédibilité"? Autant de questions qui hantent Booby, William, et Pete. Tout comme Carol les hante.

Carol, cette jeune fille embrassée sur une grande roue pour l'un, la fille battue avec une batte de Baseball pour l'autre. Et la hippie cinglée, souriant aux photographes le nez ensanglanté tout en brandissant une pancarte: "American, out of Vietnam! Now!".

Mais tous l'ont croisée, tous l'ont aimée, au coeur d'une Amérique qui perdait définitivement son innocence. D'une Amérique où une simple succession de C et de D en littérature anglaise pouvait vous faire passer d'une vie de jeune étudiant contestataire qui courait la gueuse entre les cours, à celle du soldat perdu dans un enfer vert d'où aucun survivant n'est jamais réellement sorti.

Oui, les sixties sont cette chance ratée pour toute une génération. Pour toutes celles à venir peut-être.

Et pourtant...

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