Les Editions VERTIGO
Petit post ce soir sur les Editions VERTIGO. En cette période de fêtes ce sera de saison! ;)
Les Editions VERTIGO sont aux Comics ce qu'une paire de docks sont aux schtroumpfs! Comprenez par là que ça jure -et pas qu'un peu!
C'est que les Comics, ou plutôt leur adaptation cinématographique aujourd'hui, nous habituent plus à des univers bien polissés, avec des super héros à la conscience irréprochable et à la mâchoire bien carrée.
Bien entendu, c'est passé bien vite sur le côté maniaco-dépressif de Peter Parker, le côté névropathe de Batman et la schizophrénie de Hulk, mais bon...
Chez les Editions VERTIGO, les bons sentiments sont comme les roses au milieu du bitume: rares!
Et pourtant...
On y trouve des petits bijoux. Deux Comics à titre d'illustration:
"Le Soldat Inconnu", et "Transmetropolitan".
Dans le premier, on part sur les traces d'un haut gradé de l'armée américaine, véritable machine de guerre, dont l'existence entière est cachée par la NSA.
Ne reculant devant rien pour servir les intérêts de son pays, impitoyable, sans pitié, c'est l'occasion d'explorer la face sombre d'un patriotisme exacerbé, aveugle, défiguré à l'instar de son héros.
Un jeune agent du FBI, hanté par le souvenir d'une de ses collègues assassinée sous ses yeux, va tenter de se sortir du tourbillon de violence dans lequel son enquête l'a plongé.
Dans "Transmetropolitan", nous sommes plongés dans un univers futuriste chaotique où, de la même manière que dans les oeuvres de Jedorowsky et Bilal, l'empathie est devenue une denrée rare.
"Bienvenue en ville" le premier de la série, nous présente Spider Jerusalem, le journaliste enfant de sa mère qui ne recule devant rien ni personne pour écrire ses articles, et surtout dépeindre une réalité parfois insupportable, mais qui fait hélas toujours trop tristement écho à la nôtre pour que l'on interrompe notre lecture.
Mais à travers ces ambiances sombres, ces dessins chocs, ces répliques assassines, les Editions VERTIGO arrivent cependant à mettre en valeur ce qu'il y a de meilleur en l'homme. Son courage, son rejet (parfois) de la barbarie, sa foi en l'autre.
C'est que l'enfer ainsi mis en scène est l'épreuve du feu pour les protagonistes et leurs convictions. Et au final -syndrome de Stockholm?- l'alchimie prend. On aime ces univers, ces villes, et finalement on se rend compte que toute cette violence ainsi montrée n'est pas gratuite. Elle est là pour nous éprouver en même temps que ces héros.
"Cette ville ne s'est jamais permis de péricliter. Sa croissance est intense et sauvage. C'est un bazar animé et puant. Elle tire sa force de ces milliers de culture qu'elle abrite et des milliers d'autres qui naissent chaque jour. Elle n'est pas parfaite. Elle ment, elle triche. Elle n'a rien d'utopique et les montagnes les dépassent, mais elle est vivante, je ne peux le nier."
Spider Jerusalem