Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Niko powa!!
26 mars 2007

Les politiques et le SIDA

sidactionA l'heure où j'écris ces quelques lignes, la campagne du 110 bat son plein et nous en sommes à  5 587 900€ de promesses de dons.

Bien sûr, toutes les promesses ne seront pas honorées mais c'est déjà un bel effort et un bel exemple de solidarité nationale. Car finalement c'est aussi ça l'intérêt des mouvements associatifs, peut-être dernier lieu de rencontre de gens de tout horizon, de développer la conscience collective et de laisser s'exprimer l'entraide et la fraternité.

On observe hélas depuis quelques années une recrudescence du nombre de personnes contaminées par le VIH, qui peut conduire au SIDA, stade le plus avancé de la maladie.

Voici quelques chiffres directement issus du site http://www.sidaction.org/ qui attestent de la haute nécessité des actions préventives:

150 000 personnes sont porteuses du VIH en France.

7 000 personnes ont découvert leur séropositivité et 1 500 ont développé un sida (au 31 /12/ 04)

Les femmes représentent 43% des nouvelles infections à VIH diagnostiquées (en 1997 : 30%).

47% des personnes ayant déclaré le sida ne savaient pas qu'elles étaient séropositives. Elles l'apprennent lors de leur prise en charge à l'hôpital.

40 000 personnes seraient porteuses du virus sans le savoir.

41 ans est la moyenne d'âge des personnes atteintes du sida : femmes 38 ans, hommes 43 ans.

4 régions sont les plus touchées : Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Guyane et les Antilles. Elles regroupent 60% des cas de sida diagnostiqués en 2004.

Plus de la moitié (56%)des nouveaux diagnostics d'infection VIH concerne des personnes contaminées par rapports hétérosexuels et 22% par rapport homosexuels. La contamination par usage de drogues injectables ne représente que 2% des nouveaux diagnostics.

30% des personnes touchées par le VIH sont également atteintes par une ou plusieurs hépatites (le plus souvent l'hépatite C, parfois l'hépatite B).

5 à 6% des séropositifs sont en situation d'échec thérapeutique (plus aucune combinaison de médicaments ne fonctionne).

Il semble aussi selon des études récentes que la nouvelle génération des 15/25 ans, qui n'a pas connu l'épidémie sous son angle le plus dur, délaisse de plus en plus le préservatif -seul moyen efficace de se prémunir contre le VIH et les IST (Infections Sexuellement Transmissibles).

Je sais aussi que des sondages avaient révélé qu'un nombre important de personnes (je n'ai plus le chiffre exact en tête) pensaient qu'il existait à présent un vaccin contre le SIDA, ou s'imaginaient que la multithérapie revenait à la prise, certes un peu contraignante, de pilloches de façon quotidienne.

Pour avoir approché des personnes malheureusement atteintes, il n'en est rien... en cas de rapport à risques, il faut dans les 48h aller consulter de toute urgence un médecin qui peut prescrire un traitement médicamenteux d'un mois réduisant les risques de contamination, mais toujours susceptible de produire des effets secondaires importants.

Quant à la trithérapie ou multithérapie, c'est un vrai calvaire pour le malade avec notamment un nombre conséquent de piqûres quotidiennes, des contre-indications constantes dans tous les domaines, et un affaiblissement général de l'organisme.

La recherche progresse, mais elle a besoin de soutien, et près de 400 000 chercheurs français par an s'expatrient à l'étranger...

Voici ce que proposent nos candidats à l'élection présidentielle pour sortir nos jeunes chercheurs de l'ornière:

- François Bayrou (UDF): "Je propose un pacte national et transpartisan en faveur d'une augmentation régulière et sur le long terme du budget de la recherche, de l'ordre de 5% par an et sur 10 ans".

- Olivier Besancenot (LCR): "Nous soutenons les propositions de Sauvons La Recherche (Collectif, NDLRNP), avec une accentuation encore plus forte sur le refus de soumettre la recherche publique à la nécessité de conclure des contrats avec le privé. La logique des actionnaires ne peut pas être celle des chercheurs. Incidemment, bien que nous saluons l'action de votre association (de Sidaction, NDLRNP), nous sommes aussi défavorables sur le principe à ce que la nécessaire responsabilité de l'Etat soit atténuée par un renvoi à des initiatives humanitaires".

- Marie-George Buffet (PCF): "D'abord une politique globale de soutien à la recherche publique, qui passerait par le doublement de son budget en 5 ans et par la lutte contre la précarité des jeunes chercheurs. Je veux augmenter leur rémunération et créer un statut du doctorant, semblable à celui de fonctionnaire stagiaire. Ensuite une politique particulière de la recherche médicale et du médicament [...] L'idée d'un nouveau rôle de l'OMS (Organisation Mondiale pour la Santé, NDLRNP) est aussi à creuser. Elle pourrait devenir propriétaire des brevets indispensables à la survie, qui seraient classés patrimoine de l'humanité et donc accessibles à tous".

- Nicolas Dupont-Aignan (DLR, Debout La République): "Pour ma part, je suis favorable à une augmentation considérable de notre effort de recherche, que je souhaite doubler quitte à sortir du Pacte de stabilité européen. Bien entendu, une partie significative de cet effort doit être consâcrée à la santé publique, aux médicaments de demain, et en particulier, à ceux dont l'objet est l'éradication des pandémies. Le SIDA naturellement figure parmi celles-ci. Mais je n'oublie pas non plus la maladie d'Alzheimer qui manque singulièrement de chercheurs et de structures d'accueil".

- Ségolène Royal (PS): "Les Français ont raison."

- Nicolas Sa...euh je plaisantais pour Ségolène!! ;)

- Ségolène Royal (PS): "La recherche, aujourd'hui asphyxiée, sera pour moi une véritable priorité nationale et bénéficiera d'un investissement massif. Son budget progressera de 10% chaque année, et s'accompagnera d'une programmation pluriannuelle des emplois scientifiques afin de tenir compte des départs à la retraite et d'accorder une chance réelle aux jeunes chercheurs. A l'instar de nombreux pays occidentaux, l'Etat y aura un rôle déterminant. Le développement de la recherche devra également être au centre de la relance européenne et de "L'Europe par la preuve" que je souhaite promouvoir [...] Je vous rappelle également que le projet socialiste prévoit la création d'une fondation nationale associant financements publics et privés afin de mieux coordonner et évaluer l'ensemble des activités de recherche autour du SIDA, dans toutes les dimensions de la maladie".

- Nicolas Sarkozy (UMP): "Dehors les-pas-comme-nous!!"

- Ok, je rigole encore!! ;)

-Nicolas Sarkozy (UMP): "Les jeunes chercheurs ont besoin de stabilité et de prévisibilité dans l'emploi. Je suis donc favorable à une revalorisation très significative de leur rémunération en début de carrière et au remplacement des contrats précaires actuels par un premier contrat de plusieurs années leur permettant de faire leurs preuves. Je souhaite que cette rémunération puisse être davantage modulée à la hausse en fonction du mérite et des résultats. Nous devons investir plus massivement dans notre effort de recherche et dynamiser nos performances en développant le financement de projets assortis de critères d'évaluation exigeants plutôt que le financement de structures. Nous devons enfin offrir aux chercheurs davantage de débouchés sur des postes à responsabilités dans l'entreprise et le secteur public".

- Dominique Voynet (Les Verts): "Une approche écologique [...] implique le rejet des brevets sur le vivant et les connaissances, un soutien aux modes coopératifs de production des savoirs (logiciels libres, association de malades,etc...) et la reconnaissance du rôle majeur des sciences humaines et sociales. Après un large débat public et parlementaire, les Verts feront voter une nouvelle loi de programmation portant les dépenses de recherche à 3% du PIB. Cette loi garantira un flux de recrutements réguliers (sur statut permanent) et la prépondérance des financements récurrents. Elle incitera le secteur privé, en particulier les PME (ainsi que la haute administration), à recruter de jeunes chercheurs, en conditionnant les aides à l'innovation à des critères forts d'emploi des docteurs, assortis de l'évaluation de la qualité de la recherche et de sa cohérence avec un développement soutenable".

-Les autres candidats, s'engageant moins sur ce terrain, n'ont pas été interrogés par Transversal, le journal des acteurs de la lutte contre le SIDA.

Publicité
Commentaires
Niko powa!!
Publicité
Archives
Publicité