Des Histoires
Première histoire, hier soir Place des Ternes, 20h38 :
- Vous allez où Monsieur ?
- Gare Montparnasse.
- Vous avez un train à prendre ?
- Oui, pour Nantes.
- Il fait bon à Nantes ?
- Oh oui ! D'ailleurs, vous savez que les taxis vous prennent toujours à l'avant ?
- Ici, c'est pas possible... Histoire de sécurité Monsieur. Laissez-moi vous raconter une histoire.
Y'a
un collègue qui l'aut' soir a été attaqué par deux voyous. Ils l'ont
sorti du tacos, et vlan ! ils voulaient finir le "travail". Ils l'ont
laissé pour mort. A son réveil, le gars n'avait aucune info sur eux.
Seulement, et là il s'ets dit qu'on allait le prendre pour un fou, il
avait rêvé pendant son état comateux qu'il les raccompagnait chez eux,
à une adresse à plus de deux kilomètres du lieu où ils l'avaient rossé.
Eh bien devinez quoi ? comme la police n'avait aucune autre piste, eh
bien il s'y sont rendus et ont interpelé les deux salauds !
- Incroyable !
-
Comme vous dîtes ! mais l'histoire ne s'arrête pas là. Les deux lascars
avaient déjà un casier mais faute de témoins et tout, ils ont juste
pris 4 ans de prison avec sursis. Le gars était désemparé. Alors, il a
demandé à l'inspecteur ce qu'il pouvait faire. Et là le gars,
compréhensif, lui dit d'aller à un café et de demander untel. En lui
disant qu'il y a "deux comptes" à régler. Il y va et le mec lui dit "je
veux 4000 euros dans une enveloppe avec le nom et l'adresse des gars.
- 4000 pour les deux ? [on est pragmatique ou on ne l'est pas !]
- Oui. Eh ben le collègue il les a filés, et hop ! y sont faits dessoudés. Flingués.
- Ah oui... bon.
Deuxième histoire, hier soir, TGV Paris / Nantes, 22h47 :
Deuxième épître aux Thessaloniciens, Chapitre 2, verste 3 :
"Que
personne ne vous séduise d'aucune manière. Auparavant doit venir
l'apostasie et se révéler l'Homme impie, l'Être perdu, l'Adversaire,
celui qui s'élève au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu ou
reçoit un culte, allant jusqu'à s'asseoir en personne dans le
sanctuaire de Dieu, se produisant lui-même comme Dieu. Vous vous
rappelez, n'est-ce pas, que quand j'étais encore près de vous je vous disais cela.
Et
vous savez ce qui le retient maintenant, de façon ce qu'il ne se révèle
qu' à son moment. Dès maintenant, oui, le mystère de l'impiété est à l'œuvre. Mais que seulement celui qui le retient soit d'abord écarté.
Alors l'Impie se révèlera, et le Seigneur le fera disparaître par le
souffle de sa bouche, l'anéantira par la manifestation de sa Venue."
L'allusion à ce quelque chose ou ce quelqu'un qui "retient" l'Antéchrist demeure une énigme pour les théologiens.
Dernière histoire, ce matin, 9h13, dans le lit conjugal :
Je
ne sais pas que je rêve. Je suis dans cette drôle d'auberge de jeunesse
avec Gaëlle et des amis. Les rires fusent mais l'ambiance est malsaine.
Les cœurs sont lourds et je pars m'isoler un instant. Je croise une
autre amie qui n'a pas l'air d'aller, et qui semble m'éviter. Je tombe
finalement sur Gaëlle et nous commençons à nous disputer. Mais quelque
chose me dit que ça ne tourne pas rond ici. Dans mon rêve, je m'assois
sur un lit et commence à faire ce que je n'ai pas fait depuis un
moment, dans une réalité ou dans une autre : je prie.
Je me lance dans un laïus dont je ne me remémore que les derniers mots :
"Je
suis un et je suis tout. Car tout est un et un est tout. Aussi infimes
que nous soyons et aussi vastes que nous puissions être."
Je me
lance dans un Notre Père quand j'entends un rire dément, sardonique,
s'élever haut. Je fronce les sourcils et continue ma prière avec plus
d'intensité, façon "ah ouais ?! tu vas voir !". Ma tête résonne et la
pièce où je me trouve se retrouve noyée d'une lumière bleue, apaisante.
Je me réveille d'un coup et me rend compte que je suis en train de
murmure la fin du Notre Père. Je termine sans m'être interrompu, et
souffle.
Ma chérie me demande ce qu'il y a, et me dit qu'elle m'a entendu respirer de façon bizarre depuis un moment.